# Plus2Terroir
Le 09 Octobre 2022

Antoine Ripol, meneur de projet pour la filière des oléagineux

Les oléagineux… mais késako ? Ce sont des plantes cultivées pour leurs graines ou leurs fruits riches en matières grasses. Les huiles végétales sont en effet très prisées de l’industrie cosmétique. Et oui, l’agriculture n’est pas exclusive à l’alimentation, elle est aussi nécessaire pour nos produits d’hygiène, de soin ou de beauté. La production d’oléagineux dans les Hautes-Alpes est particulièrement faible, mais un potentiel de développement et de valorisation important existe pour le secteur cosmétique.

C’est ce qu’Antoine Ripol et sa femme Coralie Selin ont observé lorsqu’ils ont créé la Savonnerie Kesia, à Châteauvieux, fin 2019. « Quand nous avons créé Kesia, le ligne directrice était de produire des cosmétiques avec des ingrédients locaux. Aujourd’hui toutes les huiles végétales que nous utilisons viennent de France, à l’exception de l’huile d’olive qui provient également d’Espagne. Les plantes sont quant à elles d’origine locale », nous explique Antoine. « En parallèle de la création de Kesia, nous avons répondu à un appel à projet LEADER – au niveau Européen et régional Financé par l’Europe et la Région Sud – et nous avons enquêté sur ce qui existait comme culture d’huiles végétales sur le territoire. C’est là que nous nous sommes aperçus que cette filière était très en marge. Aujourd’hui, parmi tous les producteurs avec lesquels nous expérimentons des plantations, un seul arboriculteur cultivait déjà du tournesol et du soja sur ses terres : Gérard Beynet à Ventavon. D’autres cultivateurs nous ont rejoint en expérimentant d’autres cultures : de la cameline et de la bourrache avec Damien Galland, du GAEC Charolais Dallas à Saint-Firmin, du carthame et du lin à la Ferme du Coq à l’Âne à Garde-Colombe, de la nigelle et de la moutarde à l’exploitation de Didier Barneaud à La Bréole (04), ou encore de la courge et du ricin à la ferme des Touries de Bastien Dusserre », ajoute-t-il.

Les premières semences ont été plantées au printemps 2022 et les récoltes ont déjà commencé et s’échelonneront jusqu’au début de l’automne. « Nos premières moissons d’août ont été un peu compliquées à cause de la sécheresse, même si nos plantations n’ont pas besoin d’irrigation », nous confie Antoine. « Mais d’autres cultures sont plus prometteuses. Tous ces essais vont nous donner des données pour nos futures récoltes » optimise-t-il.

L’objectif final de ce projet d’envergure pour développer cette filière en huiles et corps gras locaux, est de répondre à une demande des marques de cosmétiques qui sont très demandeuses en huiles biologiques, avec une qualité remarquable et une traçabilité vérifiée.

Un projet ambitieux et vertueux qui permettra aux cultivateurs de diversifier leurs productions, de fournir un secteur économique demandeur, mais également de proposer des produits sains au consommateur.

Plus d’infos projet LEADER

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