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Le 01 Octobre 2014

Les baies d’automne remède naturel pour renforcer son organisme

Rares sont les personnes qui sont sceptiques aux bienfaits des plantes. On constate que nous revenons de plus en plus à des méthodes de soins proches de la nature.

Se soigner avec les plantes médicinales, c’est un mode de vie. Il faut tout d’abord apprendre à connaître ces alliées pour la santé. De nombreuses plantes peuvent être utilisées dans l’alimentation et les cosmétiques.

Le département des Hautes-Alpes nous permet de passer de 400 à 4 000 mètres d’altitude, ce qui offre une grande diversité de plantes. Chacune d’elles est associée à une saison et permet de soigner les maux de cette période précisément. Il existe autant de fruits sauvages aux saveurs étonnantes et aux vertus multiples. Il n’est pas question de remplacer les médicaments par les plantes, mais de rappeler le soutien qu’elles peuvent apporter à notre corps.

De nombreuses baies sont comestibles mais il est important d’identifier avec soin les fruits avant de procéder à la cueillette car certaines baies leur ressemblant sont toxiques. Il ne faut jamais cueillir une baie ou une plante si l’on n’est pas sûr. En cas de doute, s’abstenir !

Voici quatre baies faciles à trouver dans le département et pour chacune d’elle une recette proposée par Céline Soula. En plus d’apporter un goût nouveau en cuisine, la plupart de ces baies sont riches en vitamines et en antioxydants. Avec les baies sauvages, vous pourrez faire des confitures, des gelées, des chutneys, des sirops, etc, et ainsi commencer l’hiver en grande forme.

Epine vinette : berberis vulgaris

Cet arbrisseau très épineux de la famille des berbéridacées fleurit de mai à juin. Les fruits quant à eux arrivent de septembre à octobre en grappes de petites baies charnues. A maturité, ce sont des baies oblongues d’un rouge vif pourpré.

Elles poussent sur des sols calcaires jusqu’à 1 900 m d’altitude. La plante est l’hôte d’un champignon, responsable de la rouille du blé. Elle a failli disparaître suite aux nombreux arrachages pour limiter la propagation de la rouille. Elle se trouve maintenant en bordure des chemins. Riches en vitamine C, ces baies sont utilisées pour traiter entre autres les troubles hépatiques, urinaires et certaines maladies de peau. Elles peuvent être consommées crues ou cuites (compote, confiture ou coulis) et accompagnent parfaitement le gibier.

Gelée d’épine-vinette

Faire cuire 1kg de baies dans une marmite remplie à la moitié d’eau. Après 10 minutes, passer la préparation au moulin à légumes avec une grille très fine afin de supprimer les pépins. Rajouter 70 % de sucre au volume obtenu. Garder de côté un verre de jus froid pour le mélanger avec de l’agar agar, gélifiant végétal qui donnera une texture souple à la confiture, (diluer 4g d’agar agar pour 1L d’eau). Rajouter l’agar agar après 10 minutes de cuisson et laisser cuire 5 minutes avant de verser dans les pots en verre.

Infusion

une pincée d’épine-vinette, une pincée d’anis vert et une pincée d’anis étoilé donnent une tisane digestive d’un goût subtil et d’une couleur attrayante.

Sureau : sambucus nigra

Le sureau noir est une espèce d’arbustes à croissance rapide qui fait partie de la famille des caprifoliacées. Attention à ne pas confondre avec le sureau yèble, qui est toxique.

Les fleurs blanches de cet arbuste caduc s’épanouissent de mai à juin, sous forme de grandes ombelles aplaties et très odorantes. Les fruits, baies noires luisantes, murissent en septembre en de lourdes grappes pendantes. Les baies de sureau contiennent des minéraux et des vitamines A et C. Depuis l’Antiquité, les baies, les fleurs et l’écorce sont utilisées en phytothérapie pour traiter différents maux comme la fièvre, les irritations buccales et les infections respiratoires responsables des rhumes, toux grasses, sinusites, grippes, etc.

Coulis de sureau

Cueillir des baies de sureau bien mûres, les mettre dans une marmite, verser un verre d’eau et mettre à chauffer les baies pour les faire éclater. Au bout de 10 minutes, les passer au moulin à légumes afin d’enlever les petites graines. Peser le jus et ajouter 70 % du poids du liquide en sucre. Après les premiers bouillons, cuire 20 minutes et verser dans des pots en verre préalablement ébouillantés.
Ce coulis est très bon pour assaisonner vos yaourts, vos crêpes, etc. Vous pouvez également ajouter des baies de sureau dans votre crumble aux pommes.

Argousier : hippophoe rhamnoides

L’argousier, arbuste rustique épineux de la famille des éléagnacées se reconnait par ses petites baies orange et son feuillage gris argenté. Cet arbuste est répandu dans les vallées alpines, il pousse sur les pentes marneuses dénudées ou il est planté pour son pouvoir de fixer les sols. L’argousier est un trésor de bienfaits, avec une concentration importante en vitamine C (20 fois plus que l’orange). Les fruits sont également très riches en vitamines E, A, B1, B2, F, K et P, en protéines, en acides gras, en acides aminés, en oligo-éléments, en sucres et en hydrates de carbone et sont récoltés au début de l’automne. L’argousier permet de lutter contre de nombreux maux : fatigue, grippe, refroidissement, stress, manque d’appétit, ulcères d’estomac, hyperlipémie du sang, gingivite, problèmes pulmonaires, mais aussi problèmes cutanés, etc.

Compote de pomme et d’argousier

1kg de pommes des Hautes-Alpes et 100 gr de baies d’argousier fraiches. Dans une casserole, mettre les pommes coupées en morceaux avec les baies d’argousier et un peu d’eau. Réduire la purée de pomme et ajouter du sucre à votre convenance ou du miel de fleurs en fin de cuisson.
Cette compote d’automne est délicieuse.

Eglantier, rosa canina

L’églantier est un arbre buissonnant de la famille des rosacées. Les fleurs sont des roses miniature de couleurs blanche et rose pale, leurs rameaux sont armés de redoutables aiguillons. Les fruits de l’églantier, le cynorrhodon, rougissent dès les premières senteurs d’automne et se récoltent aux premières gelées. On en trouve beaucoup dans les Hautes-Alpes, c’est le fameux « gratte-cul » de notre enfance. Cette baie est réputée pour sa forte teneur en vitamine C.

Confiture de cynorrhodon

Mettre les baies de cynorhodon dans une marmite, recouvrir de moitié d’eau, pour faire ramollir les fruits. Au bout de 10 minutes arrêter la cuisson et passer les baies dans un moulin à légumes avec une grille très fine, afin d’enlever les graines et les poils. Peser la pulpe et rajouter 70% du volume en sucre. Cuire 20 minutes à partir des premiers bouillons. Puis verser dans des pots préalablement ébouillantés.
Cette confiture accompagne très bien les crêpes avec un filet de jus de citron, les yaourts et peut-être utilisée dans la préparation de sauces salées.

Les cynorrhodons se consomment aussi en décoction. Pour cela, comptez quatre fruits par tasse, pour prévenir les rhumes et les affections hivernales. Avant toute utilisation, pensez à les vider de leurs cœurs (les poils à gratter), qui peuvent irriter le tube digestif.

Pour plus d’infos :
Le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux de Pierre Lieutaghi
Les plantes sauvages, connaitre, cueillir et utiliser de Thierry Thevenin

Texte : Camille BADJILY – photos : Lino Bellangela