
Le Tour de France débarque cet été dans les Hautes-Alpes
Chaque été, les coureurs du Tour de France sillonnent les contrées françaises à la quête du mythique maillot jaune. Mais c’est aussi l’occasion pour le grand public de découvrir les territoires français et parfois ses voisins européens.
Avec pas moins de 4,2 millions de téléspectateurs en moyenne sur les directs, 190 pays couverts à travers le monde et près de 12 millions de fans sur les réseaux sociaux, Le Tour de France est une vitrine incommensurable. Cette année, pour la 111ème édition, 41 communes haut-alpines seront traversées et 3 accueilleront un départ ou une arrivée : Superdévoluy, Gap et Embrun.
Mais quels sont les objectifs de ces communes qui accueillent le Tour de France ?

© A.S.O. Alex BROADWAY


© Patrick DOMEYNE-ADDET05

Superdévoluy le 17 juillet // ARRIVÉE
Ville étape pour la 1ère fois
« Le Dévoluy a déjà accueilli une étape du critérium du Dauphiné en 2013 et en 2016. Cette candidature pour le Tour de France s’inscrit dans cette continuité. Le Dévoluy est une station de montagne et le Tour permet de mettre en valeur la beauté des paysages. L’arrivée par le Noyer va être grandiose ! De manière générale, le Dévoluy veut s’inscrire comme territoire d’accueil de toutes les pratiques de vélo (route, VTT, …). Nous attendons de belles retombées économiques pour les hébergeurs, restaurateurs et tous les commerçants. Sur le plan touristique c’est une promotion à l’échelle internationale qui permet de renforcer notre notoriété. Cela permet de développer le tourisme sportif et de donner envie de revenir ou venir dans le Dévoluy pour les paysages, le plein air, le patrimoine, … ».
Alexandra Butel, maire du Dévoluy
Embrun le 19 juillet // DÉPART
Ville étape pour la 7ème fois
« C’est une chance de recevoir le Tour de France à Embrun. C’est une formidable opportunité de promouvoir l’activité sportive sur le territoire de Serre-Ponçon et plus largement les Hautes-Alpes. Chaque année, nous déposons un dossier de candidature au nom de la communauté de commune de Serre-Ponçon pour accueillir un départ et une arrivée. Nous espérons un jour organiser une arrivée aux Orres ! Les retombées sont très positives, notamment en termes de notoriété, mais également d’un point de vue économique et touristique. Serre-Ponçon est un territoire de vélo. La communauté de communes a d’ailleurs investi 10 millions d’€ pour le développement de ses itinéraires, qui devraient être finalisés d’ici 2026 ».
Chantal Eymeoud, maire d’Embrun

Les Hautes-Alpes et le Tour de France,
une histoire liée selon Jean-Marie Bernard, Président du Département

- Pourquoi accueillir le Tour de France dans les Hautes-Alpes ?
L’histoire des Hautes-Alpes et celle du Tour de France sont intrinsèquement liées depuis l’origine du Tour. Les Hautes-Alpes aiment le Tour de France ; et je crois que la réciproque est vraie. La notoriété du Tour de France et celle des Hautes-Alpes se sont développées au gré des exploits accomplis sur nos routes et dans nos cols légendaires. Cette histoire, nous la cultivons. Par exemple, en organisant en 2022 une arrivée au col du Granon, 36 ans après la première étape du Tour dans ce col. Et elle se poursuit. Les légendaires Lautaret, Galibier, Izoard sont incontournables. Mais il y a encore de nombreuses contrées à explorer.
- Quels sont les objectifs ?
L’intérêt sportif n’est plus à démontrer. Les routes haut-alpines sont à enjeux pour les coureurs et de nombreuses étapes alpines sont déterminantes pour le classement général. L’objectif est aussi de montrer les Hautes-Alpes dans toute leur splendeur estivale et d’entretenir l’attractivité de notre destination par ses paysages. Ce sera le cas cet été avec un parcours le long du lac de Serre-Ponçon qui s’annonce absolument fantastique. L’édition 2024 est vraiment exceptionnelle pour les Hautes-Alpes. Le Tour fera un premier passage dans le département le 2 juillet, à l’occasion de l’étape entre Pinerolo et Valloire. Il entrera par le col du Montgenèvre, passera par Briançon puis toute la vallée de Serre Chevalier, avant de rejoindre la Savoie par le Lautaret et le Galibier. Puis le Tour reviendra vers la fin du parcours, le 17 juillet avec une arrivée à Superdévoluy. Et cette fois, il restera trois jours dans les Hautes-Alpes. Trois jours juste avant la grande arrivée, qui aura lieu exceptionnellement à Nice cette année en raison de la préparation des Jeux olympiques à Paris. Les étapes haut-alpines entre les 17 et 19 juillet seront donc d’une très grande importance pour le résultat final. Le monde entier aura les yeux rivés sur nous.
- Quelles sont les retombées attendues ?
En ce qui concerne les retombées, une étude de l’Agence de développement en 2017 avait démontré que sur trois jours, on pouvait comptait sur environ 18 millions d’€ de retombées économiques, sans compter sur l’image véhiculée par ces jours de course.
CHIFFRES CLÉS
- 50% : la prise en charge des frais d’inscription des collectivités par le Département, soit 186 000 € à la charge du Département cette année pour l’arrivée à Superdévoluy et les départs à Gap et Embrun.
- 330 : nombre de km qui seront parcourus dans les Hautes-Alpes
- 310 000 : nombre de spectateurs à l’arrivée du Granon en 2022
- 440 000 : nombre de spectateurs à l’arrivée de l’Izoard en 2017
LES HAUTES-ALPES À FLORENCE POUR LE DÉPART DU TOUR DE FRANCE DU 26 AU 30 JUIN
L’Agence de Développement des Hautes-Alpes et les Offices de Tourisme de Serre Chevalier Briançon, les Hautes Vallées et Montgenèvre participeront au Grand Départ du Tour de France à Florence, sur le Fan Park, avec un objectif partagé : rappeler à la clientèle italienne amatrice de vélo et frontalière de nos destinations, la proximité de nos grands cols, des ascensions devenues mythiques, notamment au travers du Tour de France. Cette opération grand public sera doublée d’un workshop BtoB en soirée, la veille du départ, en partenariat avec Atout France Italie, pour un démarchage des agents de voyages et Tour-Opérateurs italiens. Une opération coup de poing à destination de la clientèle italienne, dans le top 5 des clientèles étrangères qui visitent notre département.

Laurent Bellet, l’avis du journaliste
Laurent Bellet, ex-journaliste sportif pour France Télévision, désormais à la retraite, a eu l’occasion de participer à 14 Tours de France. Le Haut-Alpin nous donne son avis sur cette édition 2024.

- Le Tour de France est habitué à passer dans les Hautes-Alpes, quels sont les atouts de ce département pour accueillir un tel événement sportif ?
Déjà il y a le soleil ! Mais j’aime aussi rappeler que Les Hautes-Alpes est en altitude moyenne, le département le plus haut de France. C’est vraiment un territoire alpin. Le revêtement des routes s’améliore d’année en année, le matériel des équipes est de plus en plus pointu, il faut donc vraiment de grosses difficultés pour créer des différences. C’est ce que l’on retrouve dans les Hautes-Alpes.
- Justement, quelles sont les difficultés que vont rencontrer les coureurs chez nous ?
Pour le 1er passage, les organismes seront encore frais avec l’enchaînement Montgenèvre, Lautaret et Galibier. Quand la course reviendra dans les Hautes-Alpes, on sera sur la 3ème semaine et cela va beaucoup jouer car les coureurs seront fatigués. Le parcours sera considérable avec l’arrivée à Superdévoluy et l’enchaînement entre Bayard qui est court, mais avec un pourcentage intéressant et Le Noyer. Ils n’auront pas beaucoup de temps de récupération entre les deux cols. Je pense que ça va faire mal aux jambes et que ce sera une belle étape. Ensuite, il y aura la longue procession vers Barcelonnette. C’est curieux de passer par Corps pour aller à Barcelonnette mais c’est pour fatiguer les coureurs ! Il y aura une petite visite du Dévoluy avec le col du Festre, puis du Champsaur avec le col de Manse et enfin la côte de Saint-Apollinaire. C’est une côte moderne parce qu’elle n’est pas très longue, mais très pentue et c’est là que les différences se feront. Cette étape ne sera pas extrêmement dure pour les coureurs, mais ils devront passer en force avec du braquet. Puis, il y aura le départ d’Embrun vers Isola 2000 avec la Bonnette, qui sera le sommet du tour.
- Est-ce que le Tour de France se jouera dans les Hautes-Alpes ?
C’est toute la stratégie de l’organisateur A.S.O : garder le maximum de suspens jusqu’à la fin. On a vu sur les derniers tours que tout se décidait sur la dernière semaine, voire sur la dernière journée. J’ai souvent dit que la finale du Tour a lieu dans les Hautes-Alpes et j’espère que ce sera encore le cas cette année !
- Quel est votre pronostic ?
Vingegaard est tombé récemment donc sa préparation sera différente et on a vu dernièrement que Pogačar avait largement le niveau. Ils semblent tous les deux intouchables sur une course de 3 semaines. Mais on espère toujours des performances de nos français !