©Château de Picomtal
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Le 30 Août 2024

Les châteaux vous ouvrent leurs portes

Fortifications, châteaux, tours, les Hautes-Alpes offrent un large éventail de vestiges d’un point de vue du patrimoine historique. De la préhistoire à l’époque contemporaine, ils sont des témoins du passé et pour certains d’entre eux, se racontent encore au présent, en ouvrant leurs portes au public.

Le château de Tallard, plus de 800 ans d’histoire

Château de Tallard © Francois Roux – stock.adobe.com

Un peu d’histoire

Le château de Tallard est un ancien château fort dont l’origine remonte au Xe siècle. Au XIVè siècle, le premier seigneur de Tallard va bâtir un château à partir de l’édifice existant. L’ouvrage connaît son âge d’or au moment de la Renaissance et c’est à cette période que le vicomte Bernardin de Clermont fera construire le corps des Gardes, la chapelle seigneuriale, le châtelet d’entrée et le parc de la Garenne. En 1692, le duc de Savoie et ses troupes attaquent le château et l’incendient. Suite aux nombreux dégâts engendrés, le château est abandonné et pillé pendant près de 150 ans. Il sera racheté par la commune de Tallard en 1957 et il connaît alors de grandes campagnes de restauration depuis cette année-là.

Côté visite

Le château se visite librement avec un audioguide ou avec un guide conférencier. En saison estivale, il est ouvert tous les jours et propose des visites nocturnes les jeudis et vendredis avec des escape games, stands de jeux, combats de chevaliers, initiations au tir à l’arc et combats à l’épée (ces animations seront également proposées lors des journées du patrimoine) et de septembre à fin octobre les mercredis et dimanches. Une de ses particularités est qu’il est l’un des rares châteaux des Hautes-Alpes de cette époque de la Renaissance encore en bon état et qui peut se visiter. Le corps de Gardes abrite 3 salles voûtées dont une jouxtant la chapelle.

À l’étage se situe une salle de 300m2, qui accueille en ce moment une grande exposition contemporaine avec sculpteurs, plasticiens, peintres et autres artistes. En hiver, cette salle devient le théâtre d’une crèche géante, devenue un événement incontournable de la ville. La chapelle Saint-Jean Baptiste est également un élément marquant de la visite, avec sur son toit la statue de la Trinité. Il n’en n’existe en effet que 3 en Europe et c’est la seule à y être encore installée à son emplacement d’origine. On y trouve également une statue de l’ange, une piscine liturgique, des vitraux ou encore une crypte funéraire. Enfin, tout au fond de la cour d’honneur se dresse le logis seigneurial, partie la plus ancienne du château dont les vestiges datent du XIVè siècle. Enfin, le parc de la Garenne qui entoure le château, est lui ouvert gratuitement toute l’année au public.

www.ville-tallard.fr

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Le château de Picomtal, en belvédère de Serre-Ponçon

© Château de Picomtal

Un peu d’histoire

Les origines du château remontent à 1080, mais c’est au Moyen-Âge (XIIIè siècle) qu’il va prendre des allures de forteresse. À partir du XVIIIè siècle, le château va se transformer en résidence bourgeoise, après avoir traversé les guerres de religion sans trop de dégâts. Excepté en 1692, lorsque les troupes du duc de Savoie brûlent une partie du château. Une longue succession de propriétaires débute alors. Mais c’est Joseph Roman, historien reconnu qui aura le plus marqué le château de son empreinte fin XIXème, en lui donnant son caractère et sa décoration actuelle. C’est en 1989 que le château, la terrasse et l’ancien jardin feront l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques.

Lors de travaux en 2000, les actuels propriétaires du château découvrent les mémoires d’un menuisier, Joachim Martin, datant de 1880. Ce dernier avait griffonné ses pensées au crayon noir sous les lattes du plancher du château, comme un journal intime. Il y brosse un portrait cruel de son village et de ses concitoyens. L’historien Jacques Olivier Boudon en fera un livre « Le plancher de Joachim » en 2017. Le château de Picomtal vit aujourd’hui de ses animations culturelles mais surtout de la location des chambres qui permettent de maintenir et d’entretenir le lieu.

Côté visite

Des visites guidées sont organisées toute l’année, pour découvrir son architecture remarquable et ses intérieurs richement décorés. Jacques et Sharon, propriétaires de la demeure depuis plus de 20 ans réalisent eux-mêmes les visites. Celles-ci commencent par une vidéo pour exposer tous les travaux réalisés depuis leur arrivée. Les visiteurs se dirigent ensuite vers le hall du château, puis dans les différents salons, les chambres et même une petite chapelle, avant de terminer par les jardins. Les différentes pièces révèlent la conservation de leur époque du XIXe siècle, grâce à Joseph Roman, qui y a laissé son empreinte afin d’ancrer l’histoire de sa famille dans celle de la région.

Durant 1h30, Jacques et Sharon racontent l’histoire mais surtout ils amènent les visiteurs à se questionner et se laisser transporter dans le temps, en se confrontant parfois à notre époque contemporaine. La visite se termine ensuite sur l’incroyable histoire de Joachim Martin et des précieux manuscrits qu’il dissimulait sous les planchers et qui retraçaient les événements et les potins du village de son époque. La visite, au-delà de l’aspect historique, se transforme peu à peu en un jeu de piste, où le visiteur est amené à réfléchir et s’interroger.

www.picomtal.fr

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Le château de Montmaur, haut lieu culturel du Buëch

Château de Montmaur – Département des Hautes-Alpes ©Jean-Luc Armand

Un peu d’histoire

La construction du château de Montmaur débute au XIVè siècle, son aménagement et sa décoration s’étalent sur quatre siècles au cours desquels plusieurs familles vont laisser leur empreinte. S’il subit ensuite d’importantes transformations, l’histoire le préservera des aléas et notamment lors de la révolution. À partir du XIXè siècle, il deviendra la propriété privée de différentes familles, parmi lesquelles d’illustres personnages comme Xavier BLANC, avocat et politicien Haut-Alpin, membre fondateur du Club Alpin Français. D’autres propriétaires lui succèderont, avant d’être acquis en 2006 par le Département des Hautes-Alpes, qui réouvrira le site au public et permettra à ce haut lieu patrimonial d’être redécouvert à l’occasion de nombreux rendez-vous culturels proposés chaque été.

Côté visite

Le château de Montmaur est ouvert au public uniquement en période estivale, ainsi que pour les Journées Européennes du Patrimoine. Le Département y programme chaque été toute une série de concerts, de visites, d’expositions et d’ateliers et spectacles pour les familles. Les visites sont libres ou guidées, pour découvrir les salles d’apparats, les chambres, et autres pièces avec de très belles portes sculptées, des cheminées monumentales et une très belle décoration de style Renaissance, ou encore les jardins. Les enfants peuvent également découvrir de façon ludique le château grâce à un jeu dans lequel ils doivent rendre sa liberté à Balthazar, baron de Montmaur, fait prisonnier par Craponne !

www.hautes-alpes.fr

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Fort Queyras, sur sa roche perché

Fort Queyras ©Adobe Stock

Un peu d’histoire

La plus ancienne mention écrite de « château Queyras » date de 1265. Il est alors rattaché au Dauphiné. De 1343 à 1789, il sera défendu par la république des Escartons, des communautés locales qui ont rachetés les droits seigneuriaux et qui, ensemble, développent les échanges commerciaux et veillent à l’entretien des cols, des routes, à l’usage et l’exploitation des ressources collectives. Aux XIVe et XVe siècles, le château s’adapte et subit quelques modifications. Il s’apprête à affronter deux événements majeurs de son histoire : la prise du château par le duc de Lesdiguières en 1587 pendant les guerres de religion et le siège de Savoie en 1692. À la suite de cette dernière invasion, Vauban réalisera des inspections avant la mise en œuvre de travaux qui s’étaleront jusqu’en 1704.

Au XVIIIe siècle, Fort Queyras sera occupé par une compagnie détachée d’invalides, composée de militaires devenus inaptes au métier des armes. En 1922, il accueille le 23e Bataillon de Chasseurs Alpins et devient un Centre d’instruction de haute montagne. En 1944, le fort est désarmé et obtiendra son inscription aux monuments historiques en 1948. Aujourd’hui, l’histoire du fort continue de s’écrire et a récemment été racheté par le chef d’entreprise et queyrassien Nicolas Chabrand.

Côté visite

Le fort est ouvert jusqu’au 05 novembre. La visite s’effectue librement avec un plan et un parcours de visite (entre 45 et 60 mn). Selon les disponibilités, une présentation historique d’environ 20 mn, incluse dans le prix du billet, est proposée avant la visite libre à 11h30 (se renseigner à l’arrivée sur place, le jour même). Par ailleurs, il est possible de contacter directement une guide conférencière pour une visite guidée sur réservation (L’atelier de l’Histoire, Elsa Giraud). Au cours de la visite, les voyageurs pourront découvrir une scénographie historique sur les murs du 1er étage du donjon. Au travers de panneaux explicatifs, on en apprend plus sur 3 étapes importantes qui ont marqué l’histoire du fort : la république des Escartons, Vauban ainsi que l’épopée des chasseurs alpins.

Des soirées astronomie sont également organisées dans la poudrière du fort. La dernière se déroulera le 24 septembre. Jean-François (alias Jeff Graphy) y partage ses connaissances sur l’astronomie de façon ludique. Après la projection d’un court métrage, il échange avec les visiteurs, puis éclairés par des lanternes, les emmène sur la place de l’artillerie pour leur parler du ciel étoilé, réconfortés par quelques boissons chaudes !

www.fortqueyras.fr

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Le château de Charance, le « grand jardin » des Gapençais

Jardin en terrasse et château Charance @OT Gap Tallard Vallées

Un peu d’histoire

Le château de Charance est un ancien château fort dont l’origine remonte au Xè siècle. À la fin du XVè siècle le château est en mauvais état. Un évêque ordonne alors sa démolition et la reconstruction plus modeste d’un bâtiment fermier. En 1692, tout comme de nombreux châteaux haut-alpins, il est incendié par le Duc de Savoie, hostile à Louis XIV. En 1694, un autre évêque engage d’importants travaux sur les ruines des bâtiments et fait bâtir une maison que l’on appelle aujourd’hui le château de Charance, mais également une maison grangère, des écuries et des aménagements paysagers. Le domaine restera ainsi la propriété des évêques de Gap pendant près de 500 ans. Mais à la révolution française, le domaine est saisi comme bien national et vendu aux enchères en 1791. Il appartiendra dès lors à de riches propriétaires, avant d’être acheté par la commune de Gap en 1973, qui le rendra accessible au public.

Côté visite

Aujourd’hui, le château n’est pas ouvert au public. Il est le siège administratif du Parc national des Écrins depuis 1990. Par contre, le domaine est lui, accessible et notamment ses magnifiques jardins, aménagés autour d’un lac romantique et de ses 4 terrasses, classées Jardin Remarquable. Les jardins sont accessibles tous les jours d’avril à fin octobre.

Le domaine est également le siège du CBNA (Conservatoire Botanique National Alpin), qui a réalisé en 2019 le Jardin Alpin. Il invite à la découverte de 20 milieux naturels et semi-naturels des Alpes françaises, de la plaine jusqu’à ses plus hauts sommets. Le site est également le départ de nombreux itinéraires randos, trail ou vélo. Les enfants pourront également y expérimenter des jeux de piste, avec notamment « la piste de l’écureuil ».

www.gap-tallard-vallees.fr

BON PLAN
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