Coup d’envoi de la récolte des poires et des pommes des Alpes de Haute-Durance

Avec l’arrivée de l’automne, les vergers des Hautes-Alpes s’animent. C’est le coup d’envoi de la récolte des poires et des « Pommes des Alpes de Haute-Durance » sur les rives de la Durance, en amont du lac de Serre-Ponçon.

Un terroir d’exception pour des pommes de qualité

D’abord dominé par les pommes Reinettes au début du XXème siècle, le verger haut-alpin s’est ouvert après la seconde guerre mondiale sur les pommes Golden et les pommes Rouges.

« Ces variétés tardives sont cultivées sur près de 3 000 hectares en grande partie dans les Hautes-Alpes. Adaptées à un terroir à faible hygrométrie, elles bénéficient d’un bel ensoleillement et d’une maturation lente à haute altitude, garantissant une qualité gustative supérieure et un croquant caractéristique »
Nicolas RICHIER, arboriculteur et propriétaire de l’exploitation arboricole familiale du Domaine de La Pradelle.

Reconnues par un IGP, un Label Rouge et un label Vergers Écoresponsables, les Pommes des Alpes de Haute Durance sont le fruit d’un équilibre entre tradition et innovation.

Des producteurs passionnés et engagés

Profondément attachés à leur terre et à un savoir-faire ancestral, les arboriculteurs haut-alpins ont ainsi su allier le respect de l’écosystème local avec l’utilisation de solutions biologiques comme les mésanges et chauves-souris pour réguler les populations d’insectes nuisibles. Pionnière dans la lutte biologique, la Haute-Durance a notamment introduit la confusion sexuelle pour limiter l’utilisation de traitements chimiques. Cette technique consiste à diffuser des phéromones synthétiques qui perturbent les insectes mâles, réduisant naturellement les taux de reproduction.

Les terrains accidentés compliquent parfois l’accès aux parcelles et les arboriculteurs doivent faire face à des aléas climatiques tels que le gel ou la grêle. Pour protéger les cultures, des techniques innovantes comme l’aspersion ou l’utilisation de chaufferettes sont mises en place. La majorité des vergers est d’ailleurs équipée de filets para-grêle, couvrant plus de 90% des pommiers du territoire.

Un fruit d’excellence à savourer sous toutes ses formes

Les Pommes des Alpes de Haute-Durance sont une véritable fierté locale, se déclinant en de multiples recettes : en jus, en cidres, pétillants, cidres de glace (liquoreux) ou encore dans des plats et desserts. Elles symbolisent la richesse de notre terroir, offrant des fruits savoureux, croquants et emblématiques.

Thierry CHOUIN, maître restaurateur à la tête du restaurant « L’Araignée Gourmande » à Laragne depuis dix-neuf ans, en est un bel exemple. Récompensé pour la neuvième année consécutive par un Bib Gourmand accordé par le Guide Michelin, il propose aujourd’hui des menus de tradition, avec des produits locaux et de saison, dont les pommes des Alpes de Haute-Durance. En dessert à la carte, vous pourrez savourer actuellement une pomme des vergers du Buëch, pochée dans un sirop à la vanille, accompagnée d’une sauce caramel à la fleur de sel et d’une glace vanille faite maison.

C’est aussi le cas de l’entreprise « Apple des Cimes » à Théus, qui propose de la consommer givrée ! Inspiré des cidres de glace, ce nectar naturel est élaboré à partir de pommes tardives cultivées dans des vergers en altitude. Plus de trois kilos de pommes sont nécessaires pour produire une seule bouteille, grâce à un processus de cryo-concentration du jus suivi d’une fermentation. Ce produit d’exception se retrouve désormais sur les plus grandes tables, y compris celle de l’Élysée.

Quelques chiffres de l’arboriculture dans les Hautes-Alpes :

Près de 170 arboriculteurs produisent 110 000 tonnes de pommes par an sur le bassin Hautes-Alpes et Nord Sisteron (principalement la Golden) et 12 000 tonnes de poires.
Représente 7% de la production française.
50 % de cette production est destinée au marché français.
3 000 hectares de vergers situés entre 500 et 1 000 mètres d’altitude.
Aujourd’hui, l’arboriculture est le deuxième employeur de main d’œuvre saisonnière dans les Hautes-Alpes, après le tourisme.
La pomme est le premier fruit consommé en France soit 17,1 kg par foyer et par an (consommation moyenne). Parmi les trois variétés les plus consommées, on retrouve la Golden en tête, suivi par la Gala et la Pink Lady.