# Plus2Montagne
Le 02 Janvier 2020

Rencontre avec Jean-Paul Curien, dameur à Vars

Alors que la station de Vars est endormie, Jean-Paul Curien démarre sa journée vers 2h du matin et termine à l’ouverture du domaine. Il se lance alors à l’assaut des pistes pour les remettre en état et assurer le confort et la sécurité des skieurs : il déplace la neige, la tasse et la lisse, nivèle le terrain et bouche les trous. La bonne qualité des pistes est de sa responsabilité et l’une de ses missions majeures est de préserver au maximum le manteau neigeux. 

Conduire une dameuse est très technique, le pilotage doit être très précis et se fait du bout des doigts, à l’aide d’un joystick… et pas question de s’endormir au volant de cet engin de plus de 10 tonnes ! Ce métier très exigeant impose de travailler en horaires décalés et très souvent en solitaire, mais Jean-Paul reste en contact permanent avec ses collègues, surtout lorsqu’il doit descendre de la dameuse. « Le métier de dameur est loin d’être monotone, chaque nuit est différente ! », ajoute-t-il.

Jean-Paul est responsable de la piste de Kilomètre Lancé de Vars Chabrières, la piste des records du monde de ski de vitesse. La pente y est si raide (en moyenne 52,5%) qu’il doit s’accrocher à des points d’ancrage fixés dans la roche et continuer son travail suspendu à un treuil qui le retient et l’aide à remonter la pente. C’est sans compter le froid, le vent, le risque d’avalanche ou les chutes de neige rendant la visibilité presque nulle, surtout au lever du jour où il devient impossible de distinguer le sol du ciel. « Tous les dameurs redoutent ce fameux Jour blanc ! Dans ce cas, il faut attendre une accalmie ou tenter de se repérer par rapport aux jalons sur les bords de la piste. » précise Jean-Paul. Cela peut lui arriver également de transporter du matériel ou du personnel, notamment les artificiers, ou même de participer aux secours. 

D’abord pisteur, Jean-Paul Curien est dameur à Vars depuis 17 saisons. Formé sur le terrain, il aime travailler dans l’ombre, en autonomie et apprécie la confiance qu’on lui accorde. L’été, il est charpentier et le week-end, il aime se rendre en repérage sur les pistes en randonnée ou à VTT. 

Texte : Aline Guillet et photos : © Vars – Rémi Morel – © Leblond Olivier