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# Plus2Patrimoine
Le 30 Août 2024

Isabelle Fouilloy-Jullien, administratrice pour le Centre des monuments nationaux

Isabelle Fouilloy-Jullien est administratrice de la place forte de Mont-Dauphin depuis 2014 et du fort de Saint-André à Villeneuve-lez-Avignon depuis 2016. Ils sont 35 en France à avoir la charge des 110 monuments qui dessinent le patrimoine national.

KÉSAKO ?
Le Centre des Monuments Nationaux (CMN) est un établissement public sous tutelle du ministère de la Culture. Financé par l’État et par ses propres recettes (billetterie, librairies-boutiques, location d’espaces), il permet de conserver, gérer et ouvrir à la visite 110 monuments en France.

Isabelle, quel a été votre parcours pour devenir administratrice ici dans les Hautes-Alpes ?

Il n’y a pas de profil type, mais pour ma part, j’ai un profil assez classique puisque je suis historienne de l’art et j’ai une formation de conservateur du patrimoine. J’ai commencé ma carrière à Mont-Dauphin, puis j’ai continué à Briançon durant 26 ans, où j’ai créé le service patrimoine pour mettre en valeur la ville et ses trésors. Puis, en 2016, suite à un concours de circonstance, on m’a proposé de devenir administratrice de la place forte de Mont-Dauphin ainsi que du fort Saint-André à Villeneuve-lez-Avignon.

Quelles sont vos missions ?

Un administrateur est en quelque sorte un directeur d’établissement. Il doit manager ses équipes, s’assurer de la conservation des monuments et participer également au développement culturel des lieux. À Mont-Dauphin, nous sommes 7 permanents à l’année et nous passons à 12 en période estivale, pour nous occuper de l’accueil, de la boutique et de la billetterie, des visites guidées, de l’entretien des espaces verts, de la surveillance du site, … Ici la polyvalence prédomine ! Mais nous travaillons également en collaboration avec des équipes dédiées en région pour les travaux de réparation, comme les conservateurs du patrimoine et les architectes urbanistes de l’État, qui eux enclenchent les travaux pour d’éventuelles restaurations. Nous sommes là pour les alerter si nous détectons des besoins.

Nous avons également un rôle dans l’ancrage territorial. Nous travaillons main dans la main avec la municipalité puisqu’ici en plus, nous sommes un « village monument ». Nous collaborons sur des projets communs, comme en ce moment pour créer une signalétique homogène, avec tous les acteurs du village.

Le développement culturel du site est également en enjeu majeur de notre mission. En plus des visites guidées des fortifications qui ont lieu toute l’année, nous organisons des expositions, nous accueillons des événements (Musicales Guil-Durance, Vertical’Été, Festival Potes de Marmot’s…) et nous réalisons des visites dédiées aux familles. Nous travaillons également beaucoup avec le milieu scolaire. Cela représente 1/3 de notre fréquentation. Nous accueillons ainsi beaucoup de classes découvertes et bien entendu des classes locales. Notre démarche est d’ouvrir le monument au territoire durant toute l’année.

Quels sont les grands projets à venir pour Mont-Dauphin ?

Nous avons comme projet de créer un tiers-lieu dans la caserne de Rochambeau. C’est un vaisseau énorme avec 56 chambrées, plus de 5000m2 de la cave jusqu’aux combles. Une cave d’affinage de fromages utilise actuellement le rez-de-chaussée, mais tout le reste du bâtiment est à réaffecter, en sachant qu’il n’y a pas l’électricité, ni l’eau courante, ni le tout à l’égout. Une expérimentation a eu lieu il y a 2 ans au sein du Centre des monuments nationaux, au cours de laquelle, 3 monuments en France – dont Mont-Dauphin et la caserne Rochambeau – ont été retenus pour réfléchir à y installer des tiers-lieux. Des tiers-lieux sont des espaces à plusieurs usages. À Paris par exemple, un ancien couvent a été transformé pour accueillir des ateliers d’artistes, de couturières, un coiffeur, un restaurant, ainsi qu’une salle de concert dans la chapelle, le tout géré par une association. Un appel à candidature a été lancé cet été auprès d’architectes du patrimoine pour définir un schéma directeur de ce futur tiers-lieu et voir si l’on peut travailler par phases et par zones. L’essentiel dans ce projet est que le bâtiment continue d’exister et qu’il soit préservé.

Caserne Rochambeau © CMN

UNE EXPO PLEINE DE FOLIES
Jusqu’au 22 septembre, venez découvrir les bâtiments et les fortifications de Mont-Dauphin, habités par des œuvres d’art numériques interactives avec les « Folies Numériques ».  La poudrière y accueille par exemple un ballet poétique de parapluies, ainsi que des silhouettes mystérieuses qui se réveilleront à votre passage… Avec toutes ces installations, les Folies Numériques promettent une expérience sensible et poétique au cœur des bâtiments du XVIIè siècle !

www.village-fortifie-montdauphin.fr

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