Patrick Michel, pionnier du trail blanc dans les Hautes-Alpes
Patrick Michel a été le premier à organiser un trail blanc en France en 2001 à Serre Chevalier. Ancien coureur de haut niveau, il est également accompagnateur en montagne et moniteur de ski de fond à l’ESF de Névache. Il est un personnage incontournable dans le paysage des courses de trail en France.
Vous avez été le premier à organiser un trail blanc en France en 2001 à Serre Chevalier. Comment est née cette aventure ?
J’ai introduit le trail à Serre Chevalier en 1999 avec « La Fila Sky Race ». À l’époque nous ne parlions pas encore de « trail » mais de « course en montagne » ! J’ai beaucoup couru à une certaine époque et j’ai organisé le premier trail blanc en 2001, toujours à Serre Chevalier. Tout est parti du ski de fond. Beaucoup de piétons empruntaient les traces des itinéraires de ski de fond pour se balader et nous avons donc eu l’idée de leur créer des tracés dédiés. C’est comme cela que sont nés les premiers parcours de trail sur neige.
Comment a évolué la pratique du trail blanc ?
Aujourd’hui cette pratique s’est beaucoup développée, avec des manifestations presque tous les week-ends dans les Hautes-Alpes bien sûr, mais partout en France. Avec l’association « Courir en Briançonnais » nous organisons quatre courses dans le nord des Hautes-Alpes et nous avons tout de même constaté une baisse de fréquentation de 30 à 40% sur ce type d’événement depuis la crise du COVID. Il y a une mutation des participations des petites distances vers les ultras, qui eux arrivent à se maintenir avec un grand nombre de participants. Mais en parallèle, nous voyons aussi une évolution au niveau de la mixité. Aujourd’hui environ 30% des effectifs sont des femmes et c’est une bonne nouvelle. Après techniquement, la pratique a évolué grâce au matériel plus performant. Que ce soit au niveau des tenues, des accessoires, des systèmes d’éclairage, des crampons, des montres connectées… qui aident considérablement les pratiquants.
En tant qu’organisateur de trails blanc, quelles sont vos principales préoccupations ?
La sécurité est un point primordial. Les parcours doivent être accessibles rapidement, que ce soit en quad, motoneige, voiture ou 4×4. Si quelqu’un se blesse, les facteurs de froid et la nuit peuvent être aggravants, il faut donc pouvoir intervenir le plus rapidement possible. Et bien entendu, il faut chouchouter les participants et leur proposer de beaux parcours.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à quelqu’un qui veut s’initier au trail blanc ?
C’est vrai que ce n’est pas simple ! Pour débuter, il faut de bonnes conditions de neige et s’engager sur des tracés damés à 70% par des machines. Les autres portions de course « trappeurs » sont plus courtes et damées à pied. C’est à ces endroits que certains coureurs peuvent s’échapper ! Il faut aussi bien choisir les profils de course et partir sur un format court.
Parlez-nous du trail blanc Vauban by night qui ouvrira le bal des courses dans le département en janvier et la Snow Race à Montgenèvre qui clôturera le mois.
Ce sera la 21è édition du trail blanc qui avait débuté à Serre Chevalier puis à Névache. Cette année il prend un autre tournant avec cette course de nuit sur le thème du patrimoine Briançonnais. Les participants traverseront les remparts, les forts, avec une partie des Forts des Têtes et également le Fort du Randouillet entre 1300 et 1500 mètres qui leur permettra d’avoir une vue imprenable sur Briançon. Quant à la Snow Race à Montgenèvre on sera bien plus en altitude avec une montée jusqu’à 2200/2300 mètres ! Les deux courses permettront également de cumuler des points pour le Challenge Yaktrax.
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