
Rémi Fabrègue, immortalise les sports de pleine nature
Rémi Fabrègue est spécialisé dans la photo sportive et les prises de vues difficiles d’accès ou insolites. Pratiquant de nombreuses activités sportives, il s’efforce de retransmettre au maximum l’émotion, la prise de risque et le contrôle du geste sportif mais aussi la magie du paysage.
Quel est votre parcours et depuis combien de temps êtes-vous photographe ?
Je suis originaire de Bouc-Bel-Air et je suis venu à Gap pour mes études en STAPS. J’ai d’abord été professeur d’EPS en remplacement pendant quelques années. Ensuite, j’ai géré un espace VTT de la vallée du Gapençais et j’ai finalement ouvert mon agence de communication. C’est là que la photo est revenue dans ma vie, après des années de pratique plus jeune. Dans les Hautes-Alpes j’ai pu découvrir de nombreux sports de pleine nature comme l’escalade ou le ski d’alpinisme. La photo m’a permis de continuer à me faire plaisir en pratiquant des activités, tout en partageant mes clichés, que ce soit dans un cadre de loisirs ou de compétitions.
Quelle est la spécificité de la photographie événementielle et particulièrement le monde du sport ?
On peut retrouver 2 styles de photographes dans ce domaine : ceux qui vont réaliser des photos journalistiques, pour rendre compte d’un fait comme par exemple une ligne d’arrivée de manière basique et d’autres qui vont rechercher l’instant T, la bonne lumière, le regard, une émotion ou encore « le truc » que le spectateur n’a pas vu. C’est ce que j’aspire à réaliser. À travers une photo, on peut faire ressentir une autre émotion que ce que l’on a vécu au moment où elle a été prise. Même moi parfois je ressens deux fois plus d’émotions quand je vois la photo sur mon ordinateur, que lorsque je suis derrière l’objectif.






Qu’est-ce qui vous plait dans ce style photographique ?
Dans une journée classique de travail, je sais que je vais avoir une dizaine de photos qui vont « claquer ». Et, à chaque fois j’ai vraiment hâte de voir le rendu sur mon ordinateur. C’est très jouissif en tant que photographe. Après, je découvre aussi des photos que je ne pensais pas être intéressantes et finalement c’est tout le contraire. Je me rends compte que j’ai réussi à capturer quelque chose que je n’avais pas vu dans l’objectif et par chance, par coïncidence, ça fonctionne ! Ce que j’aime dans l’univers du sport, c’est le regard du sportif, sa gestuelle et la lumière. L’idéal, c’est d’avoir en plus l’environnement en arrière-plan. Parfois, quand le sportif voit la photo, il me dit qu’il n’avait pas conscience de vivre ce moment-là ! C’est une vraie satisfaction pour moi quand la personne continue à vivre son émotion à travers mes clichés. Tout cela demande de la préparation, de l’expérience… c’est un vrai métier !
Quel spot préférez-vous shooter dans les Hautes-Alpes et pourquoi ?
Ce que j’aime, c’est photographier des crêtes, avec une mise en place qui demande de l’engagement sur les hauteurs, à la bonne heure et avec la bonne lumière. Il y en a beaucoup dans les Hautes-Alpes ! Je pense notamment à un de mes derniers shooting à La Grave. Pendant plusieurs mois je n’ai pas trouvé le bon timing pour m’y rendre. Finalement, une fenêtre météo s’est ouverte un jour et j’y suis allé avec un ami et mon fils. Nous avons réussi à trouver un spot avec le glacier en arrière-plan, la bonne lumière et les deux riders au bon moment. Et là, tu fais LA photo qui va bien et toute une série à la suite.
Quel cliché a le plus marqué votre carrière ?
Il y a une photo en particulier, mais qui n’est pas dans les Hautes-Alpes, que j’ai prise au Mont-Saint-Michel. Je n’y étais jamais allé et je suis resté plus de 2 heures, les pieds dans les marécages pour attendre le bon moment avec le soleil couchant. C’était un moment magique…
